La interessant revista francesa Géo morphologie ha publicat
un número monogràfic en la seva darrera edició (desembre 2011) dedicat als nous
paradigmes en la investigació del carst.
Aquesta revista manté on-line els seus resums i permet
accedir al text integral per subscripció, fins que passats dos anys l’ofereix
lliurement.
Ens plau inserir el text complert del molt recomanable
article introductori de la Nathalie Vanara i els resums de la resta per tal que
valoreu la conveniència d’abonar-vos o consultar-les en alguna biblioteca
universitària de geologia.
Nathalie Vanara, « Introduction au numéro
thématique : « Nouveaux paradigmes de la karstologie, mise en perspective » »,
Géomorphologie : relief, processus, environnement, 4/2011 | 2011,
341-348.
On peut distinguer quatre périodes dans l’histoire de la
karstologie. Les prémices sont marquées par les travaux d’E.-A. Martel (1894)
et de J. Cvijic (1893). De l’entre-deux guerres jusqu’aux années 50, les
thèses (A. Cholley, P. Marres, P. Birot, etc.) sont marquées par la théorie des
cycles d’érosion. Entre 1950 et 1975, les auteurs soulignent l’influence des
actions climatiques et orogéniques sur les paysages karstiques ; les
écrits de J. Corbel (1957) et de P. Renault (1967-68) sont originaux. Entre
1975 et 2000, les chercheurs sont des spéléologues confirmés et des
explorateurs (Maire, 1990) ; le karst est désormais conçu comme un
géosystème (Delannoy, 1997). La karstologie, qui s’appuie aujourd’hui sur de
nouvelles techniques d’analyse des dépôts (Jaillet et al., ce volume ;
Dandurand et al., ce volume) et de récentes techniques de datation (Hobléa et
al., ce volume), apparaît vouée à la transdisciplinarité. Le visage de cette
science sera sans doute durablement modifié par les plus récentes
théories : l’ancienneté des grands réseaux souterrains (Hobléa et al., ce
volume), le creusement des cavités par remontée du niveau de base (Audra et
al., ce volume), et, en ce qui concerne les prémices de la karstification,
l’altération isovolumétrique de la roche (Bruxelles et Quinif, ce volume).
Yves Quinif et Laurent Bruxelles
Depuis plusieurs années, de nombreux exemples de fantômes de
roche ont été reconnus dans les karsts en Belgique, en France et en Italie. Ils
correspondent à des poches ou à des couloirs de décalcification emplis
d’altérite in situ. Leur genèse relève d’un cas spécial de karstification où, à
l’inverse des phénomènes de karstification par enlèvement total, le résidu
insoluble ou moins soluble reste en place et forme un squelette qui mime la
structure initiale de la roche (fossiles, joints, lits de chailles, etc.).
Cette altérite, qui peut également se développer sous une voûte calcaire, forme
un vaste réseau interconnecté et calé sur la fracturation. De fait, elle
constitue une discontinuité importante au sein des massifs karstiques. Lorsque
le niveau de base s’abaisse, l’altérite s’effondre sur elle-même puis elle est
érodée par des circulations souterraines qui se mettent en place à son toit.
Des réseaux de galeries mais aussi des formes de surface se forment alors
rapidement, essentiellement par évidement de l’altérite. Ce phénomène est
maintenant reconnu dans le monde entier, affectant tous les types de roches,
carbonatées ou non.
Philippe Audra et Arthur N. Palmer
L’évolution des cavités dépend de l’évolution
géomorphologique. Leurs morphologies, beaucoup mieux conservées que les témoins
de surface correspondants, permettent de reconstituer l’évolution régionaledes
paysages. Les modélisations montrent que le développement initial se produit à
proximité de la surface piézométrique, avec des boucles le long des fractures
plongeant dans la zone noyée. Par conséquent, le profil des cavités reflète la
position du niveau de base et ses changements. Ce profil est contrôlé par le
temps, la structure géologique et le mode de recharge. Lors d’une première
karstification un réseau juvénile se développe, constitué de conduits vadoses
inclinés. Dans les aquifères perchés, l’érosion torrentielle produit de vastes
conduits ébouleux au contact du soubassement imperméable. Dans les aquifères
barrés, lorsque l’alimentation est régularisée, le collecteur s’établit à
proximité de la surface piézométrique. Quand l’alimentation est irrégulière,
les mises en charge sont fréquentes et favorisent le développement d’un profil
en montagnes russes dans la zone épinoyée. Les niveaux de cavités
interconnectés ont produit certains des plus longs réseaux au monde. Dans
Mammoth Cave (USA), les niveaux les plus hauts ont plus de 3,5 Ma. Cependant,
en cas de remontée du niveau de base, les parties du karst les plus profondes
sont ennoyées ; les écoulements remontent le long de puits-cheminées et
émergent à des sources vauclusiennes. Dans la zone épinoyée, les mises en
charge produisent des conduits en montagnes russes au-dessus de la surface
piézométrique d’étiage. Dans ce cas de remontée du niveau de base, la
spéléogenèse per ascensum produit des niveaux plus élevés qui sont finalement
plus récents que les niveaux inférieurs. De telles remontées du niveau de base
proviennent de subsidence tectonique, de remplissage de vallées, ou de
remontées du niveau marin, ce qui fut le cas autour de la Méditerranée à la fin
de la Crise messinienne. Par conséquent, les karsts noyés profonds, s’ils ne
sont pas d’origine hypogène, peuvent être généralement attribués à des
remontées du niveau de base.
Stéphane Jaillet, Benjamin Sadier, Souhail Hajri, Estelle
Ployon et Jean-Jacques Delannoy
Une analyse 3D des drains souterrains du karst est proposée
à partir de relevés lasergrammétriques effectués dans l’aven d’Orgnac (Ardèche,
France). Les nuages de points denses obtenus par scannérisation laser ont été
maillés et ont permis de produire des clones numériques de deux objets
souterrains : une portion de drain, les Salles rouges, et une forêt de
stalagmites de la salle 1. Sur le premier modèle 3D, il a été possible de
reconnaître des formes pariétales caractéristiques d’une genèse paragénétique
et de proposer une reconstitution des paléo-géométries du remplissage
endokarstique au cours de sa mise en place. Sur le second modèle, le traitement
automatique des morphologies externes des stalagmites a permis de comprendre la
mobilité du sol associée à la dynamique des soutirages. Le recours à de telles
analyses 3D constitue une piste originale et novatrice dans l’étude du
comblement du réseau karstique au cours du Pliocène et de sa vidange au cours
du Quaternaire.
Fabien Hobléa, Philipp Häuselmann et Peter Kubik
Le mont Granier, situé à l’extrémité nord des hauts plateaux
de Chartreuse orientale, est un massif karstique montagnard perché contenant un
méga-réseau souterrain dont les niveaux de galeries les plus haut-perchés,
soupçonnés d’être antéquaternaires, ont fait l’objet de datation par défaut par
détermination de l’âge d’enfouissement de leurs remplissages détritiques à
l’aide des isotopes cosmogéniques 10Be et 26Al. Les résultats obtenus sur deux
échantillons d’un même étage mais spatialement distants donnent des âges
d’enfouissement pliocènes (4,3 Ma et 3,4 Ma) conformes aux hypothèses
génétiques préalables. L’âge de ces niveaux de galeries établis post-plissement
est donc assurément néogène. Les taux de dénudation estimés sont étonnamment
faibles dans ce contexte alpin mais montrent une accélération sensible au cours
de la période considérée, passant de 7 m/Ma à 14 m/Ma. Par ces résultats, le
mont Granier conforte son statut de site de référence et de comparaison pour
les reconstitutions spéléokarstogéniques et paléogéographiques alpines, au même
titre que le massif des Siebenhengste en Suisse.
Grégory Dandurand, Richard Maire, Richard Ortega, Guillaume
Devès, Benjamin Lans, Laurent Morel, Anne-Sophie Perroux, Nathalie Vanara,
Laurent Bruxelles, Stéphane Jaillet, Isabelle Billy, Philippe Martinez, Bassam
Ghaleb et François Valla
Cet article présente les recherches récentes conduites dans
le cadre du programme ANR « Climanthrope » et portant sur les
remplissages sédimentaires endokarstiques dans le cadre de la nouvelle
contribution de l’analyse géochimique par autoradiographie et fluorescence de
rayons X (analyseur portable, core scanner, µ-XRF, microsonde nucléaire).
Couplées à l’analyse sédimentologique (stratigraphie, granulométrie laser,
microminéralogie, micromorphologie, etc.), les analyses et les imageries
géochimiques permettent d’affiner l’étude des dépôts de grotte tels que les
sédiments carbonatés (spéléothèmes), les sédiments détritiques rythmés
(rythmites), les glaciers souterrains ou encore les peintures rupestres
préhistoriques. Formées suivant des cycles saisonniers, les stalagmites et les
rythmites sont susceptibles de fournir des données importantes sur les deux
principaux paramètres du climat régional, tels que l’hydrologie et la température,
mais aussi sur l’impact de l’Homme en milieu urbain (spéléothèmes de tunnel).
Les micro-débris et les poussières contenus dans la glace souterraine ont
enregistré les conditions du paléoenvironnement par piégeage de la neige. Les
peintures préhistoriques peuvent aussi être étudiées directement avec un
analyseur portable XRF, sans prélèvement sur le site. A travers chaque exemple,
la notion d’ « effet de site » est discutée à partir de quatre
exemples français (Pyrénées, Aquitaine, Charente, Rhône) et de trois exemples étrangers
(Italie, Chili, Chine).
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